Quelle focale pour reproduire la vision humaine ?

La photographie, cet art de capturer des moments et des émotions, a toujours été liée à notre façon de voir le monde. Alors, quelle est la focale qui reproduit le plus fidèlement notre regard ? C’est une question aussi complexe que fascinante. Plongeons-nous dans cette exploration entre science optique et perception humaine.

Comprendre la notion de focale en photographie

Qu’est-ce que la focale ?

Pour simplifier, la focale d’un objectif correspond à la distance entre le centre de l’objectif et le capteur de l’appareil photo lorsque l’image est mise au point à l’infini. Elle est généralement exprimée en millimètres (mm). Plus la focale est longue, plus l’angle de vue sera réduit et vice versa.

L’impact de la focale sur la composition d’une image

L’utilisation des différentes longueurs focales affecte non seulement le cadrage d’une image, mais également sa perspective. Par exemple, un objectif grand angle (< 35mm) va déformer les lignes droites en périphérie et donner une impression d’espace tandis qu’un téléobjectif (> 70mm) va compresser les distances et isoler un sujet du reste de l’image.

Après avoir cerné cette notion essentielle en photographie qu’est la focale, explorons maintenant ce mystérieux œil humain qui nous sert si souvent de référence.

L’œil humain : une référence naturelle

L’œil humain et sa vision périphérique

Il faut savoir que notre œil possède un champ de vision très large, capable d’atteindre environ 180 degrés en incluant la vision périphérique. Toutefois, la zone dans laquelle nous percevons les détails avec précision est beaucoup plus réduite, aux alentours de 40 à 60 degrés.

Focale équivalente à l’œil humain : une question complexe

Alors quelle focale reproduit cette perception ? La réponse n’est pas simple car si on se base uniquement sur le cœur du champ visuel, une focale autour des 50 mm sur un capteur plein format semble appropriée. En revanche, pour englober l’intégralité du champ visuel, il faudrait une focale bien inférieure, flirtant avec l’ultra grand angle ! Voilà qui rend notre quête plus délicate…

De là découle naturellement la nécessité d’étudier plus en détail l’interaction entre angle de vue et champ visuel.

Comparer angle de vue et champ visuel

Définitions : angle de vue et champ visuel

L’angle de vue d’un objectif est le champ que couvre cet objectif. Il dépend directement de sa longueur focale : plus celle-ci est grande, plus l’angle de vue est petit. A l’inverse, le champ visuel correspond à la zone que notre œil est capable de voir en se fixant sur un point central.

Angle de vue d’un 50mm et champ visuel humain

Quand on dit qu’un 50 mm a un angle de vue similaire à notre champ visuel, c’est donc une simplification. En réalité, cet objectif restreint le champ aux zones où notre œil perçoit les détails avec une grande précision. La périphérie, moins nette mais contribuant à notre perception globale, est exclue.

Pour reproduire cette vision globale, nous devons alors nous pencher sur des focales différentes.

Quelle distance focale pour s’approcher de l’œil humain ?

L’effet des focales plus courtes

En dessous de 50mm, on entre dans le domaine du grand angle. Ces objectifs ont un angle de vue très large, englobant ainsi une grande partie du champ visuel humain. Cependant, ils présentent aussi une distorsion qui n’est pas présente dans notre vision naturelle.

L’option d’une focale variable

Une autre solution pourrait être d’utiliser un zoom moyen (par exemple un 24-70mm) permettant d’ajuster la focale selon le contexte et la scène à photographier. Ainsi, il serait possible de choisir une focale plus courte pour la vision globale et une plus longue pour se concentrer sur les détails.

Ainsi, comprendre le rôle des différents types d’objectifs peut nous aider dans notre quête de la reproduction fidèle de la vision humaine.

Les effets des objectifs grand angle et téléobjectifs

Les particularités des objectifs grand angle

Les objectifs grand angle ont un fort pouvoir de distorsion. Les lignes droites peuvent être courbées et les objets semblent plus éloignés qu’ils ne le sont en réalité. Cela dit, ils permettent d’intégrer un grand nombre d’éléments dans le cadre, offrant ainsi une vaste impression d’espace.

L’utilisation des téléobjectifs

A l’autre bout du spectre, les téléobjectifs compressent l’espace, faisant paraître les objets plus proches les uns des autres. Ils sont parfaitement adaptés pour isoler un sujet ou capter des détails inaccessibles à l’œil nu.

Ces deux types d’objectifs ont donc leurs forces et faiblesses selon l’effet recherché. Mais il faut également prendre en compte un autre facteur : le cadrage.

Le rôle du facteur de cadrage sur la perception

Fonctionnement du facteur de cadrage

Aussi appelé « crop factor », ce terme désigne le rapport entre la taille du capteur de votre appareil photo et celle d’un capteur plein format (24x36mm). Il a un impact direct sur l’angle de vue : sur un capteur APS-C par exemple, un objectif 50mm aura un champ de vision équivalent à celui d’un 75mm sur plein format.

Conséquences du facteur de cadrage

Le facteur de cadrage modifie donc la perception d’une focale donnée. Un même objectif ne donnera pas le même rendu selon qu’il est monté sur un appareil plein format ou APS-C, ce qui complique encore notre recherche de la « focale humaine ».

Le choix d’un objectif doit donc prendre en compte non seulement sa focale, mais également le type de capteur avec lequel il sera utilisé.

Comment choisir un objectif adapté à votre vision

Prendre en compte ses propres préférences

Finalement, reproduire fidèlement la vision humaine en photographie relève autant de la technique que de vos propres sensibilités. Certains préféreront les perspectives exagérées des grands angles, tandis que d’autres opteront pour le réalisme sobre du 50 mm.

Savoir adapter son matériel à chaque situation

Il faut également savoir s’adapter au contexte : une photographie de paysage demandera sans doute une approche différente d’un portrait serré. Et c’est là toute la beauté et la complexité de cet art : il n’existe pas de solution universelle.

Au-delà du matériel, c’est donc la vision personnelle de chaque photographe qui doit guider le choix de l’objectif.

Évaluer l’influence des multiplicateurs de focale

L’impact des multiplicateurs sur le rendu final

Enfin, il ne faut pas négliger le rôle des multiplicateurs de focale, aussi connus sous le nom de « convertisseurs ». Ces accessoires permettent d’augmenter la longueur focale d’un objectif sans changer son ouverture maximale. Cependant, ils peuvent aussi altérer la qualité de l’image et introduire diverses aberrations optiques.

Le compromis à trouver pour une image fidèle à notre perception

Cela dit, ils peuvent s’avérer utiles lorsque vous souhaitez étendre votre champ visuel sans investir dans un nouvel objectif. Encore une fois, tout est question de compromis entre fidélité à notre perception et contraintes techniques.

Chaque outil a ses particularités et il appartient à chaque photographe de les utiliser au mieux selon sa propre vision.

Ainsi, la quête de la focale reproduisant la vision humaine n’a pas une réponse unique et universelle. Cela dépend autant des aspects techniques que du regard personnel de chacun. L’essentiel est avant tout d’exprimer sa propre vision du monde à travers ses clichés. Et après tout, n’est-ce pas cela, le véritable art de la photographie ?